mercredi 7 mars 2012

Interventions "Divines"

Lorsque ces évènements se produisent, certains parlent d'interventions divines. Ceux de l'autre camp diront plutôt que "c'est la faute à pas de chance" pour les plus modérés d'entre eux. En tout cas qu'il s'agisse d'un terrain un peu bosselé où de projectiles artificiels venus des tribunes, ou encore de volatiles récalcitrants ou encore même d'un arbitre mal placé, ils font parfois basculer les matches (involontairement pour la plupart). Et pour les équipes qui en sont victimes, le mieux à faire est encore de l'accepter avec fatalité. S'énerver n'a jamais mené bien loin. 

Lors de ce Sunderland – Liverpool du championnat d'Angleterre 2009-2010, un jeune stupide supporter de Sunderland joue avec un ballon de plage et l'envoie sur la pelouse. Il peut aujourd'hui se considérer comme le héros de cette rencontre car une frappe complètement écrasée et inoffensive de Darren Bent qui prenait le chemin de la niche de Pepe Reina vient percuter ce ballon rouge et prendre le gardien Liverpuldien complètement à contre pied pour l'ouverture du score. Malgré une heure encore à jouer, le score en restera là. A noter que conformément au règlement, ce but aurait du être invalidé par l’arbitre.
Pour rassurer Liverpool, quel que fut le résultat de cette rencontre, le classement à la fin de la saison
n'en fut pas perturbé pour cette équipe.


Ce but a quand même été accordé, l'arbitre considérant que tout ce qui est sur le terrain tant que le jeu n'est pas arrêté fait partie du jeu. A ce sujet, un ancien arbitre anglais, Jeff Winter, explique :
"Je suis complètement stupéfait. Ce but ne devait jamais être accordé. Les lois précisent que le jeu doit être arrêté lorsqu'il y a une interférence extérieure, c'est-à-dire autre chose que les 22 joueurs et l'arbitre. Et ici, l'influence de cet élément ne peut pas être niée : elle dévie complètement un tir que semblait en mesure de capter Reina. C'est incroyable qu'aucun des quatre arbitres ne soit parvenu à prendre la bonne décision. J'essaie de toujours défendre les arbitres; mais ici, cela fait partie des lois du football. C'est plus grave que de ne pas voir si un ballon a franchi la ligne. C'est comme si un spectateur entrait sur le terrain et marquait lui-même et qu'on accorde le but." 
Nous reviendrons sur ce dernier point un peu plus tard.

Et puisqu'on parle d'arbitre, si il est parfois frustrant de voir l'homme en noir prendre de mauvaises décisions, ça l'est encore plus de le voir mettre un terme à une action de jeu par un mauvais placement. L'arbitre faisant partie du jeu, lorsque la balle le heurte, il n'y a pas lieu de siffler une balle à terre. Le jeu continue, et puis c'est tout. Seulement parfois son mauvais placement conduit directement à un but et c'est tout de suite moins marrant pour l'équipe qui l'encaisse, surtout à la 90e minute alors que le score est de 0-0.


Ce qui est surtout choquant là dedans, c'est le placement dégueulasse de l'arbitre sur une phase de corner. 

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On dit de temps en temps que la taupe pointe le bout de son nez. La balle arrive d'une passe en retrait, rebondit un peu plus haut que prévu et le pauvre gardien qui s’apprêtait à dégager la balle de toute ses forces se retrouve à frapper dans le vide … Et la balle entre lentement dans le but. D’où ce qu'on devrait considérer comme la règle numéro un pour un défenseur : ne pas faire de passe en retrait au gardien qui soit cadrée. Après tout on ne sait jamais. Un jardinier un peu fumiste peut considérablement nuire à la carrière de votre gardien de but et ce n’est pas Paul Robinson qui va dire le contraire. Ce match comptait pour les éliminatoires de l’Euro 2008, la Croatie en sera, pas l’Angleterre.


Sacha Baron Cohen déclarera après le match que ce but fit une sacrée publicité pour son film car il semble que le monde entier ait vu la tête de Borat sur les panneaux publicitaires alentours. Ca ajoute un côté un brin surréaliste à la scène.
Dans le même registre :


Je ne vois même pas comment on peut s'en prendre au gardien à ce genre de cas. Le rebond est aléatoire (le mot est gentil). Si il y a quelqu’un à blâmer dans ce genre d’histoire, c’est bien le défenseur qui met son gardien en danger avec de pareilles passes. Pour éviter d’embarrasser son gardien, le mieux est encore de faire comme Banel Nicolita un soir
de Ligue des Champions :



Le sort peut donc s'acharner contre le gardien de but (où la défense, c'est selon). Mais tout comme il est de coutume de dire que les erreurs d'arbitrages s'annulent dans une saison, la chance donne aussi son coup de pouce à la défense. Comme la flaque de boue devant la ligne qui stoppe une frappe prenant la direction du but vide.


Il y a des moments où à l'instant d'armer une frappe, la force doit primer à la finesse.

 

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Généralement, on parle d’effet rétro lorsqu’un joueur effectue une balle piquée. Lorsque celle-ci rebondit, elle donne l’impression de revenir légèrement en arrière (en fait, le ballon ralentit simplement sa course, mais l’effet est saisissant) car elle tourne justement d’arrière en avant. On parle aussi d’effet rétro lorsque la balle est frappée de l’avant vers l’arrière, ce qui se produit lorsqu’elle frappe un montant (quand la balle tape la barre, rebondit derrière la ligne puis ressort par exemple) ou une certaine partie du corps du gardien (en fonction de l’inclinaison de sa main par rapport au sol et au ballon). Bref, parfois ils pensent faire un arrêt ou être sauvés par leurs montants, mais il n’en est rien.


 

La tête du joueur pointant désespérément la balle du doigt alors que celle-ci entre tranquillement est relativement priceless. En tout cas, nulle raison d'invalider ce tir au but. Le gardien n'a plus que ses yeux pour pleurer. Pour la petite histoire, la semaine suivante, ce même gardien se rendra coupable d'une autre erreur grossière. Vu sa réaction, il semble avoir envie d'arrêter le football, ce qui ne serait pas plus mal pour son équipe. 


 

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Parfois lorsque la défense est dépassée, le gardien débordé, qu’il n’y a plus rien entre le ballon et le but et que tout indique que celui-ci va y rentrer, une équipe peut toujours compter sur un bon samaritain qui passe par là et qui décide que non, le ballon ne va pas rentrer. Transformer un acte de supporter en action héroïque (enfin, tout dépend de quel côté on se trouve) c’est s’assurer un bref passage à la postérité. Le quart d’heure de gloire d’Andy Warhol. Il faut aussi saluer les courageuses prises d’initiatives de ces gens qui outrepassent leur fonction pour le bien collectif. Priceless.


 

On peut facilement comprendre l'énervement de l'attaquant qui a tout simplement l'air prêt à casser la gueule du soigneur de l'équipe adverse (on suppose qu'il est le soigneur de l'équipe adverse car sinon, son geste serait tout simplement stupide). Et quand il n'y a pas de soigneur sur le bord du terrain, vous pouvez toujours compter sur un ramasseur de balle. 



Il est important de signaler que puisque le ballon n’est pas entré, il n’y a donc pas but. A confirmer par un arbitre mais il me semble qu’à ce moment-là le jeu doit reprendre par une balle à terre à l’endroit où l’intrus a touché le ballon. Certaines équipes peuvent la jouer fair-play, on imagine facilement que d'autres non. Ce qui nous fait marrer c’est que ni l’un ni l’autre n’ont mis les mains (pour le soigneur, ç’eut été la solution la plus logique) ce qui semble démontrer une certaine lucidité au moment de faire intrusion sur le terrain mais aussi un certain respect du règlement.

En tout cas, que ce soit à cause d’un élément tiers où d’une flaque de boue, quand ça rentre pas, bah ça rentre pas (TWSS).

Il faut également noter que dans le cas inverse, un homme entrant sur le terrain pour marquer un but, celui-ci ne sera pas validé même si la balle a franchi la ligne. C’est comme ça. Il vous restera néanmoins le privilège d’être une star auprès de vos amis.





Il semble d’ailleurs interdit d’accueillir ce genre d’individus communément nommé « striker » à coups de crampons dans les chevilles. Ce joueur russe en a pris un carton jaune.

Le fair-play face à un ramasseur de balle et un soigneur qui jouent les héros est une question qui peut faire débat. Selon les points de vue. Cependant, dans certains cas malheureux, il coule de source. Ce joueur de l'Ajax plante le but de l'année en rendant le ballon que l'équipe adverse avait balancé en touche suite à une blessure d'un joueur.


 

Un partout balle au centre aucun dommage et deux joueurs ont augmenté leur capital buts. On apprécie la réaction du goal de l'Ajax qui a l'air de se dire : "vous ne voulez quand même pas que je la mette moi même". Mais imaginons que cela se passe lors d'une rencontre à matches aller-retour où le but à l'extérieur vaut sensiblement plus que celui à domicile (on imaginera alors qu'au match retour, chaque équipe donnera un but à l'autre pour équilibrer le truc).

Enfin il y a parfois des cas tellement abracadabrantesques que les images ne sont pas faciles à trouver. Sur la vidéo suivante, l'action qui nous intéresse est la toute première à être montrée. L'attaquant fait une belle tête lobée qui semble redescendre vers la lucarne, le gardien est complètement à la rue. Sauf que ... 


A la place de l'attaquant, ce volatile, j'en fais mon repas du soir. 
C'est aussi l'occasion de mentionner ce volatile nord-américain qui illustre parfaitement l'expression "au mauvais endroit au mauvais moment".




lundi 27 février 2012

Foutage de gueule


Ah, ces footballeurs dits « à fort caractère » qui ne se privent pas pour mettre à profit leur science du coup bas sur le terrain. Ceux qui mettent en avant des réactions stupides. Les entraîneurs où les présidents qui encaissent mal la défaite. De temps en temps ce sont même les arbitres qui s’adonnent à la saillie d’un « adversaire » en public. Nos amis footeux se signalent par ce qu’on peut appeler du chambrage, ou encore des « coups de pute ». Petit tour d’horizon. 

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Pour certains entraîneurs, attaquer les arbitres après les matches fait presque partie intégrante du show. En plus, les hommes en noir se murent souvent dans un mutisme après les matches. Difficile en effet de leur arracher une réaction sur leurs performances même si, dès que l’un d’entre eux le fait et admet une ou plusieurs erreurs, sa lucidité est mise en avant par la presse. 

Quoi qu’il en soit, début de saison 2007, Franck Dumas fait ses premiers pas sur un banc de touche de Ligue 1, à Caen. Débuts difficiles. Après une défaite contre Metz (2-1), le jeune entraîneur laisse parler son amertume en conseillant à l’arbitre international de « prendre sa retraite ».
Interrogé par France Football à ce sujet, Eric Poulat ne se démonte pas :  « Si Monsieur Dumas veut prendre ma place, je n’y vois pas d’inconvénients mais je pense qu’il y aurait des émeutes à chaque match. De mon côté, si je prenais la sienne, ça ne serait pas pire puisque Caen est déjà dernier »

Et pan, dans tes dents. Dumas répondra par l’intermédiaire d’un communiqué nettement moins clinquant : « Je suis agréablement surpris par l’intelligence et la lucidité des propos de Monsieur Poulat. Ce qui me désole (lors des deux matchs arbitrés par celui-ci, Caen-Montpellier et Caen-Metz, quatre penalties évidents n’ont pas été sifflés), c’est sa mauvaise foi à ne pas reconnaître ses erreurs qui ne sont pas dignes de son professionnalisme. Moi, je commence une carrière, je fais des erreurs à l’inverse de Monsieur Poulat qui lui a un passé d’arbitre qui justifie, apparemment, son honnêteté et ses compétences ».

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La légende parisienne dit que chaque joueur quittant le PSG finit par marquer un but contre eux alors qu’il évolue avec ses nouvelles couleurs (mention spéciale à Fabrice Fiorèse). Qu’un joueur quitte un club fait partie d’un contexte. Certains se quittent bons amis et lorsque le joueur se pointe sur son ancienne pelouse avec un nouveau maillot il est tout de même applaudi (Savidan à Valenciennes par exemple) mais parfois il y a une rancœur tenace. Ainsi un attaquant en manque d’efficacité pourra être raillé et sifflé par son propre public, entraînant un mal-être le poussant à quitter le club. Parfois les supporters n’encaissent pas le transfert en lui-même (passage vers un club rival) où les déclarations qui l’accompagnent (Fiorèse, la prison, le PSG, toussa). Du coup, lorsqu’il se pointe avec son nouveau maillot, le joueur est hué, conspué, et ce n’est rien comparé aux noms d’oiseau qui jaillissent sur les réseaux sociaux à son sujet. 

Toutefois, il ne nous semble pas que la relation de Adebayor avec le public d’Arsenal ait été si tumultueuse que cela. C’est quand même avec un gros pincement au cœur que les fans d’Arsène ont vu leur protégé partir pour les dollars qataris de Manchester City. 

Les deux clubs s’affrontent le 12 septembre 2009 à Manchester. Adebayor marque. Il pulvérise ensuite son record du 100 mètres dans le seul but d’aller narguer la frange des supporters adverses … Ses anciens supporters. Une pluie d’objets divers s’abat sur lui mais il s’en fout. Il est content. Il sourit. Il sera emmené un peu plus loin par un équipier par la suite. Pour cet agissement, pour avoir giflé Alexandre Song et pour avoir joué dangereusement sur RVP, Adebayor écopera de 3 matches de suspensions.
Il évolue maintenant dans le club énnemi juré de Arsenal : Tottenham. 


Fêter son but en allant chambrer les supporters adverses est de toute façon une très mauvaise idée. Ca pourrait même être qualifié d’incitation à la haine. Combien de ces supporters d’Arsenal ont eu envie de descendre sur le terrain pour aller en coller une à ce pauvre type qui vient fêter son but pour l’équipe adverse devant eux ?
Et puis franchement, marquer un but, c’est un instant unique de communion avec son public, où tout le monde est égal face à la victoire ou au moins la satisfaction d’avoir vu les filets trembler. En tout cas, c’est la distance de sécurité qui a évité Adebayor se s’en prendre une. Parfois, des imprudents réduisent cette distance de sécurité, à leurs risques et périls. 

 

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Certaines situations sont difficiles à vivre pour un joueur de football. Prendre la responsabilité de poser le ballon sur la trace blanche à neuf mètres de la ligne pour transformer un pénalty et l'envoyer hors-stade en fait partie.
C'est ce qu'il arrive à David Beckham lors de ces éliminatoires de l'Euro 2004 dans une de ces bouillantes arènes Turques. Cette situation est d'autant plus difficile à vivre pour lui que non seulement le score est de 0-0 à ce moment du match (il le restera à 0-0), mais qu'une poignée joueurs Turcs viennent se foutre de sa gueule. On peut voir le regard noir de Beckham à la quinzième seconde de cette vidéo.


Un supporter Anglais commente :  "rumours are the ball is still flying......."
Beckham pourra se consoler en se disant que la Turquie sera plus tard éliminée par la modeste sélection Lettonne.

Confronté à un moment difficile (presque) similaire, Ruud Van Nistelrooy réagit avec classe pour certains, provocation pour d'autres.
Cette rencontre des phases qualificatives de la Coupe Du Monde 2006 où les Pays-Bas reçoivent Andorre voit ce petit truc qui fait qu'un match peut rester dans les mémoires. L'enjeu est pourtant moindre puisque malgré un groupe assez relevé, les oranges termineront largement en tête (seuls deux matches nuls face à la Macédoine les freineront) et nous connaissons tous le niveau que peut être celui d'Andorre.
 
Lors de cette victoire des Néerlandais, Ruud Van Nistelrooy se permet de manquer un pénalty et voit un défenseur Andorran venir le chambrer. Chacun sait qu'on ne se fout pas de la gueule d'un joueur de la trempe de RVN, et encore moins lorsqu'on est défenseur Andorran. Quelques minutes plus tard, Ruud est à la réception d'un coup-franc pour faire trembler les filets d'un plat du pied. Il récoltera sa biscotte pour la meilleure des célébrations qu'il puisse avoir sur cet énième but devant le regard incrédule de son défenseur.

 

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Certains personnages du football ne sont dignes que dans la victoire, n'en déplaise à tous les supporters de l'Olympique Lyonnais et de Juninho. Ce grand homme qui aurait pu inventer le fair-play s'il avait gagné chacun de ses matches et ne s'était pas rendu coupables de coups bas et de vandalisme sur porte de vestiaire des soirs de défaites.

Le « grand » Barcelone entre dans cette catégorie lors de l'ultime boucherie fin Avril 2010 face à l'Inter de Milan. Les Nerazzuris avait remporté le match aller 3-1 sur leur pelouse avant de s'incliner 1-0 au Camp Nou malgré la duperie de Mr Fair-Play Busquets. Digne dans la défaite, le club Espagnol gâche les célébrations Milanaises en étant obligé d'arroser une pelouse cruellement sèche et à la limite de l'asphyxie (à partir d'1mn37 dans la vidéo à suivre), et qui plus est uniquement la partie de terrain où se trouvent les interistes … Classieux.


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Chacun sait qu'enchaîner les biscottes (même jaunes) sur une période réduite de matches entraîne une suspension. Alors pourquoi ne pas faire en sorte de prendre un carton volontairement afin d'être suspendu pour un match inutile et être sûr de participer aux matches à enjeux importants ? Les Lyonnais l'avaient bien compris en ne se privant pas de mettre des taquets gratuits en cinquième journée de Ligue Des Champions lorsque la qualification pour les tours à élimination directe était déjà acquise.
José Mourinho est bien plus subtil un soir de match face à l'Ajax :


Mourinhesque.
Sur la biscotte de Xavi Alonso, on peut voir Arbeloa qui n'a rien compris venir contester et rapidement maîtrisé par Raul Albiol.
Sergio Ramos, qui n'est pas à son premier carton rouge, quitte dignement la pelouse, sourire aux lèvres en empoignant même l'arbitre.

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Bien que ce rôle soit attribué à l'arbitre, il se peut qu'un joueur décide de stopper le jeu en poussant le ballon en touche pour permettre aux soigneurs d'approcher un joueur au sol. La morale fait qu'en jouant cette touche, l'équipe adverse remette le ballon à celle qui l'a poussé en touche.
Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. Et il ne faut pas se foutre de la gueule d'Anthony Réveillère.






 






 

 



jeudi 23 février 2012

Gardiens : Comment marquer un but ?


Ils passent leur temps à se faire aligner par les attaquants adverses, et pas toujours en finesse. Se prendre des minasses a 100km/h à 6 mètres du but, et le faire par choix … come on. Aussi certains se sont dit « merde, j’en prends des tas chaque année, pourquoi je n’irais pas en mettre quelques-uns ». De leur position il est évidemment difficile de sortir sur un corner, bloquer la balle et partir balle au pied en contre (encore que vous verrez, ça arrive parfois). Leur reste alors la solution des coups de pieds arrêtés offensifs. D’autres ont voulu jouer les héros. Quelques secondes à jouer, un corner offensif, celui de la dernière chance. Alors ils y vont dans l’espoir de marquer d’une tête rageuse ou encore de laisser traîner le pied au bon endroit au bon moment. D’autres encore ne l’ont même pas fait exprès. Mais de ces trois catégories, deux points communs : ils sont gardiens et ont un jour eu la chance d’en claquer un, faisant fi de la prétendue solidarité entre collègues. 

Coups de pieds arrêtés : 

Peut-être le moyen le plus « évident » pour permettre à un gardien de but de marquer. Depuis qu’ils ne peuvent plus se saisir de la balle à la main lors d’une passe en retrait, il convient pour eux d’avoir un bon jeu au pied. Il n’est donc pas surprenant d’en voir certains exporter leurs qualités de l’autre côté du terrain, pour tirer les coups francs dangereux ou les penalties. Certains ont eu cette lubie favorisée par le déroulement favorable du match, comme Jens Lehmann un soir de match contre Saint Marin et désirant tirer le penalty pouvant offrir un 13e but à la NationalMannschaft, puis finalement dissuadé par ses adversaires criant au fair-play. D’autres sont réellement spécialistes de cet exercice car même si ça paraît con, tirer des coups de pied arrêtés (même les penalties)  est une affaire de spécialiste. 

Rogerio Ceni :
Le patron des gardiens-buteurs, c’est lui. Son nom ne sonne de cloche que chez les connaisseurs du football, mais Rogerio Ceni est bien le gardien le plus prolifique face à la cage adverse dans l’histoire du football. Dans sa longue carrière (il est passé pro en 1992 enchaînant de prime abord les saisons en tant que 3e puis 2e gardien de Sao Paolo) il est parvenu à inscrire (sur penalties et coups francs) plus de 100 buts, tous pour le même club : Sao Paolo. Car Rogerio Ceni est l’homme d’un seul club. Pourtant les propositions pour s’exporter en Europe n’ont pas manqué. La plus marquant en 1998 lorsque l’Inter de Milan s’intéresse de très près à lui. Partir en Italie lui aurait certainement donné le bagage nécéssaire pour prétendre à s’installer durablement dans les cages de la Seleçao. Barré par Dida d’abord puis par Julio Cesar, il ne compte que 17 sélections bien qu’il fût retenu  dans le groupe pour les coupes du monde 2002 et 2006. En tant que 3e gardien, il est donc aussi Champion du Monde. 

Rogerio Ceni c’est une patte droite fantastique capable de glisser amoureusement le ballon dans toutes les louffes brésiliennes. On parlerait peut-être de « coup franc à la Rogerio Ceni » si on avait pas déjà Platini pour ça (voir article précédent). Mais tirer les coups francs et les penalties n’étaient « qu’une » valeur ajouté à ce gardien qui aurait de toute façon fait carrière sans cela. Un excellent jeu au pied (sans déconner), une bonne présence dans les airs grâce à son presque mètre 90, de bons réflexes … Lorsque l’Inter est venu pointer son nez en 1998 c’était pour ses talents de gardien et non de tireur. Toutefois, entre 2005 et 2007 il inscrivit le total hallucinant de 47 buts. 

Unanimement reconnu, il a gagné un grand nombre de récompenses individuelles et collectives. 3 titres de champion du Brésil, 3 titres de l’état de Sao Paolo, deux Libertadores, une coupe Intercontinentale et autres titres moins connus par nos frontières (la Recopa Sudamericana, la Copa Conbemol …). A titre individuel il a remporté 6 fois le titre de meilleur gardien du championnat brésilien, un titre de meilleur joueur du championnat brésilien, une fois meilleur joueur de la Libertadores, un titre de meilleur joueur de la coupe du monde des Clubs, deux fois footballeur brésilien de l’année et même un nomination au ballon d’or. 

Lors du camp d’entraînement pré coupe du monde 2006, avec la Seleçao, la légende dit qu’il aligna 5 ballons sur les 16,50 mètres en déclarant qu’il allait tous les envoyer sur la barre … Avant de tenir parole. Ce bruit a couru dans la presse mais malheureusement aucune image ne vient étayer cela.
La vidéo est longue mais voici l’intégralité des buts de Rogerio Ceni : 



Hans-Jörg Butt:
Hans-Jörg Butt se fait découvrir en marquant son premier penalty dans l'anti-chambre de la Bundesliga en 1996. C'est l'année suivante, qu'il rejoint Hambourg et l'élite où ses aptitudes aux coups de pied arrêtés feront même de lui le co-meilleur buteur de son club lors de la saison 1999-2000 avec neuf réalisations. Il s'épanouit ensuite au Bayer Leverkusen où après cinq saisons au top il est progressivement éclipsé par René Adler. Il part alors effectuer une pige peu convaincante au Benfica Lisbonne (seul club pour lequel il n'a pas fait trembler les filets) avant de prétendre remplacer Oliver Kahn dans les cages Munichoises.
Lors de la saison 2003-2004, il transforme un énième penalty face à Schalke04. Congratulé par ses coéquipiers, il remonte doucement vers ses cages sans se rendre compte que le jeu a repris.



Un partout, balle au centre.

Butt est auteur de 26 réalisations en première division Allemande, une en Coupe D'Allemagne et Trois en coupes d'Europe. Il signe un triplé en 2010 (Championnat-Coupe-Super Coupe), il est à l'instar de Mickaël Ballack (forcément, ils jouaient dans le même club) assez poissard lors de la saison 2002 : Finaliste de la Ligue Des Champions, finaliste de le Coupe D'Allemagne, vice-champion d'Allemagne et malheureux finaliste (remplaçant) de la Coupe Du Monde. Il sera à nouveau finaliste de la Ligue Des Champions en 2010.

José Luis Chilavert : 
Rogerio Ceni, Rene Higuita (on y revient après) et José Luis Chilavert. A croire que marquer des coups francs en étant gardien est une spécialité sud-américaine (les européens Butt et Ivankov ne tiraient que les penalties). Avant d’être la propriété de Rogerio Ceni, le record du plus grand nombre de buts inscrits par un gardien professionnel était la propriété du paraguayen Chilavert. A la différence du brésilien toutefois, Chila (son surnom) a également marqué pour son équipe nationale. Parmi les 8 buts inscrits pour la Guarani, 4 l’ont été lors de la campagne pour le mondial 2002 (2e participation de l’équipe à la phase finale). 

Chilavert est longtemps resté le joueur emblématique du Velez Sarsfield. Il a grandement participé à l’essor du club et à lui construire un début de notoriété en Europe. Avec Chila dans les buts, le Velez remporte 4 championnats (sur les 8 remportés par le club), la seule Libertadores de son palmarès et la coupe Intercontinentale.
La France l’a découvert à l’occasion de la coupe du monde 1998. Capitaine de sa sélection, Chilavert révèle les siens au monde en se hissant en 1/8e de finale, sortant d’un groupe relevé avec l’Espagne, le Nigéria et la Bulgarie avant de buter contre la France après un but en or de Laurent Blanc. Digne dans la défaite, Chilavert releva un par un ses coéquipiers déconfits et pleurant sur l’herbe de Bollaert. 

Il participa également au mondial 2002. Malheureusement il n’eut pas l’occasion d’inscrire un but lors de ces deux mondiaux, ne devenant pas ainsi le seul gardien buteur en Coupe du Monde. Il est néanmoins le premier gardien de but au monde à avoir inscrit un hat-trick (contre Ferro Carril Oeste en 1999).

Avant d’acquérir sa renommée en Argentine à Sarsfield, Chilavert évolua pour le Sportivo Luqueno, le Club Guarani (champion du Paraguay 1984), San Lorenzo, le Real Saragosse (ou il inscrivit un but) puis, après le Velez, à Strasbourg (coupe de France 2001) où les supporters se souviennent surtout d’un gardien avec 30 kilos de trop, et au Penarol (champion d’Uruguay 2003) avant un ultime passage au Velez.
C’était également un personnage hors du terrain ou il se révéla être un amateur de déclarations provocatrices sur des sujets aussi large que le football, la politique de son pays et la place des femmes dans la société. Il connut également une suspension après avoir craché sur Roberto Carlos.

Ceci dit, une grande majorité de suiveurs se souviennent de lui pour ses coups francs.
Exemples : 

 

 

Il existe d’autres exemples de gardiens spécialistes des frappes arrêtées. Rene Higuita notamment (plus de 40 buts en pro) dont les tirs de coups francs et penalties ont beaucoup joué dans sa réputation de gardien fou (El Loco était son surnom). Ses buts les plus marquants eurent lieu lors d’une confrontation contre River Plate. Alors que son club a besoin d’un but pour arracher la prolongation, Higuita l’inscrit d’un coup franc magnifique. Lors de la prolongation, il inscrit le penalty victorieux pour son équipe. Classe patron.


 

En Europe, seuls Butt dont nous avons déjà parlé et Dimitar Ivankov se sont affirmés comme des spécialistes (mais uniquement des penalties). Le bulgare compte une bonne trentaine de buts en pro pour le Levski Sofia, Kayserispor et Bursaspor.

Les joueurs que nous avons vu là sont (ou étaient) vraiment des spécialistes de l’exercice. Il arrive ponctuellement qu’un gardien se décide à aller en tirer quelques-uns. Bernard Lama inscrivit ainsi deux buts dans le championnat de France par exemple.
Toutefois, sortir de sa cage pour tenter de tirer un coup franc est vraiment un apanage de spécialistes : 



Les héros : 
Probablement le rêve que caressent tous les gardiens du monde. Leur héroïsme est reconnu parfois à l’occasion d’une séance de tirs aux but où ils sauvent la mise pour leur équipe (mention spéciale à Helmut Dukadam) mais être un héros de l’autre côté du terrain … Monter pour le dernier corner, placer un coup de boule rageur ou laisser traîner son pied au bon endroit … Et connaître la joie du buteur. Il est difficile de parler de « spécialité » pour ceux qui marquent de cette façon, mais parfois ça arrive, et de temps en temps, c’est vraiment marquant.

Peter Schmeichel : 
Certains ne sont pas spécialistes des coups de pied arrêtés. Certains ne profitent pas de l'assistance d'un vent violent pour la mettre au fond. Il s'agit de héros qui font basculer une rencontre à suspense, le gardien qui joue le tout pour le tout en montant dans la surface pour placer sa tête sur un ultime corner ou coup-franc. Peter Schmeichel était un de ceux-là, parfois au grand bonheur de Sir Alex.


Variante de la tête, la version acrobatique montrant toute la technique qu'aurait pu avoir Peter Schmeichel s'il avait été attaquant. Peter Schmeichel monte tellement aux avant-postes qu’il en finit hors-jeu.


 
En plus d'être ce garçon assez excentrique (il n'hésite pas à taper la roue un soir de victoire en finale de Ligue Des Champions), Peter Schmeichel était un gardien très brillant considéré encore aujourd'hui comme le meilleur gardien de l'histoire de Manchester United par ses fans, bien qu'ayant terminé sa carrière chez l'ennemi City. United ne l’a d’ailleurs jamais vraiment remplacé (Massimo Taibi rules).

En plus d'être gardien buteur en club, il est également un des rares à l'avoir fait en équipe nationale. Pour sa 129ème et dernière sélection, il transforme un pénalty que ses coéquipiers le laissent tirer en échange des services rendus, notamment la victoire à l'Euro 1992, à la surprise générale puisque que le Danemark ne devait sa participation qu'au forfait de la Yougoslavie alors en proie à la guerre. Il est le record man des sélections au Danemark. Peter Schmeichel a inscrit 10 buts en carrière.

Gregory Wimbée : 
Il aurait pu rester un gardien anonyme de L1. Pas mauvais mais pas une brute non plus. On se serait souvenu de lui comme d’un gardien correct auteur d’une longue carrière au palmarès quasi-vierge (As Nancy, Charleville, Cannes, Lille, Metz, Grenoble, Valenciennes). Seulement voilà, Gregory Wimbée possède quelque chose d’unique dans le championnat de France de L1. Il appartient à ce groupe de gardiens héros d’un soir.  Un soir de novembre 1996 alors que son équipe Nancéenne est menée 1-0 à Marcel Picot contre Lens, il monte sur l'ultime corner dans l’espoir de profiter de sa grande taille pour mettre la tête. Le corner est bien tiré. Le grand Gregory est au point de chute mais sa tête est complètement dévissée. Pas grave, le centreur récupère et l’envoie une nouvelle fois dans le paquet. S’en suit un cafouillage à la suite duquel Wimbée frappe du droit en pivot. La balle est déviée et rentre. Gregory court sur le terrain comme s’il venait de gagner la Coupe du Monde. Il est à ce jour le seul gardien à avoir marqué un but dans le jeu (les penalties ne comptent donc pas) en championnat de France.


Malgré ce point chèrement acquis, Nancy sera dans la charrette à la fin de la saison et descendra en Division 2, c’était bien la peine …

Comme Wimbee ou Schmeichel, d’autres ont eu la chance de faire fructifier l’ultime corner pour leur équipe. Et parfois même dans des situations à bien plus d’enjeu qu’un simple match de championnat.
Lors de la Ligue des Champions 2009-2010, le Standard a besoin d’un point contre Alkmaar pour terminer 3eme de poule et jouer la Ligue Europa au printemps. Dans les dernières secondes, alors que les hollandais mènent 1-0, le gardien belgo-turc vient apporter le surnombre dans la surface adverse pour le dernier coup franc du match. Il inscrit le but égalisateur et qualificatif d’une tête puissante avant de courir en criant sa joie sur toute la longueur du terrain, pulvérisant ainsi son propre record du 100 mètres. Sinan Bolat fût également un héros après avoir stoppé un penalty décisif pour l’attribution du titre de champion de Belgique contre Gand, à la 91e minute de jeu.

 

Andres Palop est dans un cas similaire. Alors que son équipe de Séville a besoin d’un but contre Donetsk  pour arracher une prolongation en Ligue Europa, il monte sur l’ultime corner. Il place une tête sans sauter qui trompe son adversaire. Séville arrache la prolongation puis la qualification et Palop gagnera plus tard la compétition avec son équipe. Plus décisif que ça … 



Ce but fût, dit-on, par la suite générateur de tension dans l’effectif sévillan après que le gardien aurait proprement chambré l’attaquant  Javier Chevanton  en lui disant que désormais, il (le gardien) a inscrit plus de buts que lui (l’attaquant). 
Par hasard : 
Ils ne le font pas exprès. Un coup de vent, un rebond favorable, un mauvais placement du collègue adverse et voilà qu’ils deviennent buteur sans l’avoir réellement cherché. Si c’est une sorte de consécration pour eux, ces images font généralement le tour des bêtisiers et ridiculisent souvent le portier adverse. Nous nous arrêtons sur le cas Tim Howard, récent buteur en championnat d’Angleterre.

Après sept saisons convaincantes en Major League Soccer, Tim Howard rejoint en 2003 Manchester United et le championnat Anglais qu'il n'a toujours pas quitté aujourd'hui. Malgré la concurrence de Fabien Barthez, il se taille (par intermittence) une place de titulaire chez les Reds Devils jusqu'à l'arrivée du grand Edwin Van Der Sar. Il part ensuite à Everton où il fait désormais partie des murs. Au début de cette année 2012, à la faveur d'un vent violent, il devient le quatrième gardien de Premier League à planter son but. Il ouvre le score dans ce match d'un dégagement de sa surface et profite de ce vent violent et de la position avancée du gardien adverse.

 

A noter que par solidarité pour son adversaire, Tim Howard ne célèbre pas son but, ce qui montre une certaine preuve de fair-play.
Il encaisse ensuite deux buts laissant les trois points à Everton.
Malgré des bourdes récurrentes, Tim Howard a reçu plusieurs distinctions tout au long de sa carrière. Tim Howard est également atteint du syndrome de la Tourette, ce qui n’a absolument rien à voir.

L’Américain n'est pas le seul à qui ce bonheur a pu arriver. Comme à ce gardien Malaisien.




Si comme dans le cas de Tim Howard ainsi que quelques autres, le vent peut apporter de bonnes surprises, ce n'est pas systématiquement le cas.




Cas particulier :
Le cas Jorge Campos est à part dans le cercle restreint de ces gardiens buteurs. Si en France on se souvient surtout d’un gardien aux tenues bariolées, compensant sa petite taille par une détente et des réflexes exceptionnels, au Mexique, les gens n’oublient pas qu’il débuta sa carrière comme attaquant. Lors de la saison 89-90, frustré de sa position de gardien numéro 2, il demanda à son coach, Adolfo Rios, d’être utilisé en tant qu’attaquant. Il parvint à inscrire 14 buts lors cette saison, assez loin tout de même du pichichi local Jorge Comas (26 buts).  

Plus tard, après avoir acquis une place de gardien numéro 1, il n’était pas rare que son entraîneur de l’époque au club mexicain de Pumas fasse entrer le gardien remplaçant pour mettre Campos sur le front de l’attaque lorsque l’équipe était menée. Entre les saisons 89-90 et 95-96 (7 saisons pleines) pour les clubs de Pumas et Atlante, il réussit à marquer au moins un but chaque année. Il terminera sa carrière en club avec plus de trente buts inscrits, total respectable pour un gardien de but. 

De plus Jorge Campos était un gardien renommé, classé 3e meilleur gardien au monde pour l’année 1993. Il compte 130 sélections en équipe du Mexique où il ne parvint malheureusement pas à inscrire le moindre but (ce qui n’était pas son rôle, je vous l’accorde).
En attaque il était un joueur vif avec une bonne technique, capable de gestes incroyables comme cette bicyclette avec son club d’Atlante. Il reste l’un des meilleurs gardiens-buteur de l’histoire du football.


 Mais rendons également grâce à ses qualités de gardien. 

 

Alors certes, la reconversion de Campos est étonnante, pour ne pas dire unique. D’ailleurs si certains lecteurs ont d’autres exemples d’un joueur ayant débuté en pro comme attaquant avant de devenir gardien, lâchez des noms, ça peut nous intéresser pour un prochain article.


 Pourtant il n’est pas étonnant de voir des gardiens avec une technique balle au pied supérieure à la moyenne. Après tout, ils passent leur journée à observer les attaquants adverses et il est vraisemblable qu’à force d’observation, ils puissent acquérir une certaine vista qui ferait des ravages face au but. De plus, le football moderne demande aux gardiens d’avoir un bon jeu au pied. Certains sont même unanimement reconnus pour cela comme l’ancien gardien de Manchester United Edwin Van Der Sar (qui faisait dans la sobriété, je vous l’accorde). Aussi, les images montrant un gardien capable de se débarrasser du pressing adverse par un dribble couillu se multiplient. Pascal Olmeta était capable de sortir balle au pied à plus de 50 mètres de son but, d’éliminer un ou plusieurs joueurs avant d’orienter correctement le jeu. Ce genre de montées rageuses (comme peuvent faire les défenseurs centraux) furent beaucoup pour son immense renommée du côté de Gerland. Je ne suis néanmoins pas bien sûr que ses entraîneurs appréciaient réellement cela. 


Un exemple de Joga Bonito au Mexique : 


Attention toutefois à ne pas trop faire le kéké, au risque de se brûler les ailes et condamner 
stupidement son équipe.

 

 

Oliver Kahn : 
Oliver Kahn est l'un des plus brillants gardiens que nous ayons pu connaître. Il effectue ses sept premières piges dans les cages du club de sa ville de naissance Kalsruhe où il ne remportera pas la moindre distinction. Il rejoint ensuite le Bayern du Munich où il glanera pas moins de 23 titres dont la reine Ligue Des Champions en 2001 plus un titre de champion d'Europe Des Nations (sans jouer) en 1996 ainsi que 23 distinctions personnelles. Il fait partie des cinq seuls gardiens de but ayant été sur le podium du Ballon D'Or et ce deux années consécutives.

Le 3 Mars 2001 alors que son équipe est menée 3-2 à Rostock, à la faveur d'un dernier corner pour arracher le point du match nul, Oliver Kahn prend le risque d'aller apporter le surnombre dans la surface adverse.
La vidéo est de piètre qualité. On ne voit rien à vitesse réelle, mais le ralenti est flagrant.


Il récoltera naturellement sa biscotte pour cela. Il en plaisantera plus tard, disant qu'il pensait que « le gardien de but peut jouer le ballon dans la surface de réparation avec sa main ».
Au début de sa carrière, lors d'une réception permettant la récolte de fonds pour une œuvre de charité, Kahn lança le défi que pour chaque tir au but marqué par les invités (sous-entendu avec lui entre les poteaux), il donnerait de sa poche 500 Deutsche Mark. Nous savons juste de cette anecdote que très peu d'argent fut versé.

On termine par une petite compilation de gardiens buteurs. Avec en prime à 1.22 minutes le gardien qui pète un plomb en se disant « allez tous vous faire foutre, je vais marquer mon but ».