lundi 27 février 2012

Foutage de gueule


Ah, ces footballeurs dits « à fort caractère » qui ne se privent pas pour mettre à profit leur science du coup bas sur le terrain. Ceux qui mettent en avant des réactions stupides. Les entraîneurs où les présidents qui encaissent mal la défaite. De temps en temps ce sont même les arbitres qui s’adonnent à la saillie d’un « adversaire » en public. Nos amis footeux se signalent par ce qu’on peut appeler du chambrage, ou encore des « coups de pute ». Petit tour d’horizon. 

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Pour certains entraîneurs, attaquer les arbitres après les matches fait presque partie intégrante du show. En plus, les hommes en noir se murent souvent dans un mutisme après les matches. Difficile en effet de leur arracher une réaction sur leurs performances même si, dès que l’un d’entre eux le fait et admet une ou plusieurs erreurs, sa lucidité est mise en avant par la presse. 

Quoi qu’il en soit, début de saison 2007, Franck Dumas fait ses premiers pas sur un banc de touche de Ligue 1, à Caen. Débuts difficiles. Après une défaite contre Metz (2-1), le jeune entraîneur laisse parler son amertume en conseillant à l’arbitre international de « prendre sa retraite ».
Interrogé par France Football à ce sujet, Eric Poulat ne se démonte pas :  « Si Monsieur Dumas veut prendre ma place, je n’y vois pas d’inconvénients mais je pense qu’il y aurait des émeutes à chaque match. De mon côté, si je prenais la sienne, ça ne serait pas pire puisque Caen est déjà dernier »

Et pan, dans tes dents. Dumas répondra par l’intermédiaire d’un communiqué nettement moins clinquant : « Je suis agréablement surpris par l’intelligence et la lucidité des propos de Monsieur Poulat. Ce qui me désole (lors des deux matchs arbitrés par celui-ci, Caen-Montpellier et Caen-Metz, quatre penalties évidents n’ont pas été sifflés), c’est sa mauvaise foi à ne pas reconnaître ses erreurs qui ne sont pas dignes de son professionnalisme. Moi, je commence une carrière, je fais des erreurs à l’inverse de Monsieur Poulat qui lui a un passé d’arbitre qui justifie, apparemment, son honnêteté et ses compétences ».

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La légende parisienne dit que chaque joueur quittant le PSG finit par marquer un but contre eux alors qu’il évolue avec ses nouvelles couleurs (mention spéciale à Fabrice Fiorèse). Qu’un joueur quitte un club fait partie d’un contexte. Certains se quittent bons amis et lorsque le joueur se pointe sur son ancienne pelouse avec un nouveau maillot il est tout de même applaudi (Savidan à Valenciennes par exemple) mais parfois il y a une rancœur tenace. Ainsi un attaquant en manque d’efficacité pourra être raillé et sifflé par son propre public, entraînant un mal-être le poussant à quitter le club. Parfois les supporters n’encaissent pas le transfert en lui-même (passage vers un club rival) où les déclarations qui l’accompagnent (Fiorèse, la prison, le PSG, toussa). Du coup, lorsqu’il se pointe avec son nouveau maillot, le joueur est hué, conspué, et ce n’est rien comparé aux noms d’oiseau qui jaillissent sur les réseaux sociaux à son sujet. 

Toutefois, il ne nous semble pas que la relation de Adebayor avec le public d’Arsenal ait été si tumultueuse que cela. C’est quand même avec un gros pincement au cœur que les fans d’Arsène ont vu leur protégé partir pour les dollars qataris de Manchester City. 

Les deux clubs s’affrontent le 12 septembre 2009 à Manchester. Adebayor marque. Il pulvérise ensuite son record du 100 mètres dans le seul but d’aller narguer la frange des supporters adverses … Ses anciens supporters. Une pluie d’objets divers s’abat sur lui mais il s’en fout. Il est content. Il sourit. Il sera emmené un peu plus loin par un équipier par la suite. Pour cet agissement, pour avoir giflé Alexandre Song et pour avoir joué dangereusement sur RVP, Adebayor écopera de 3 matches de suspensions.
Il évolue maintenant dans le club énnemi juré de Arsenal : Tottenham. 


Fêter son but en allant chambrer les supporters adverses est de toute façon une très mauvaise idée. Ca pourrait même être qualifié d’incitation à la haine. Combien de ces supporters d’Arsenal ont eu envie de descendre sur le terrain pour aller en coller une à ce pauvre type qui vient fêter son but pour l’équipe adverse devant eux ?
Et puis franchement, marquer un but, c’est un instant unique de communion avec son public, où tout le monde est égal face à la victoire ou au moins la satisfaction d’avoir vu les filets trembler. En tout cas, c’est la distance de sécurité qui a évité Adebayor se s’en prendre une. Parfois, des imprudents réduisent cette distance de sécurité, à leurs risques et périls. 

 

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Certaines situations sont difficiles à vivre pour un joueur de football. Prendre la responsabilité de poser le ballon sur la trace blanche à neuf mètres de la ligne pour transformer un pénalty et l'envoyer hors-stade en fait partie.
C'est ce qu'il arrive à David Beckham lors de ces éliminatoires de l'Euro 2004 dans une de ces bouillantes arènes Turques. Cette situation est d'autant plus difficile à vivre pour lui que non seulement le score est de 0-0 à ce moment du match (il le restera à 0-0), mais qu'une poignée joueurs Turcs viennent se foutre de sa gueule. On peut voir le regard noir de Beckham à la quinzième seconde de cette vidéo.


Un supporter Anglais commente :  "rumours are the ball is still flying......."
Beckham pourra se consoler en se disant que la Turquie sera plus tard éliminée par la modeste sélection Lettonne.

Confronté à un moment difficile (presque) similaire, Ruud Van Nistelrooy réagit avec classe pour certains, provocation pour d'autres.
Cette rencontre des phases qualificatives de la Coupe Du Monde 2006 où les Pays-Bas reçoivent Andorre voit ce petit truc qui fait qu'un match peut rester dans les mémoires. L'enjeu est pourtant moindre puisque malgré un groupe assez relevé, les oranges termineront largement en tête (seuls deux matches nuls face à la Macédoine les freineront) et nous connaissons tous le niveau que peut être celui d'Andorre.
 
Lors de cette victoire des Néerlandais, Ruud Van Nistelrooy se permet de manquer un pénalty et voit un défenseur Andorran venir le chambrer. Chacun sait qu'on ne se fout pas de la gueule d'un joueur de la trempe de RVN, et encore moins lorsqu'on est défenseur Andorran. Quelques minutes plus tard, Ruud est à la réception d'un coup-franc pour faire trembler les filets d'un plat du pied. Il récoltera sa biscotte pour la meilleure des célébrations qu'il puisse avoir sur cet énième but devant le regard incrédule de son défenseur.

 

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Certains personnages du football ne sont dignes que dans la victoire, n'en déplaise à tous les supporters de l'Olympique Lyonnais et de Juninho. Ce grand homme qui aurait pu inventer le fair-play s'il avait gagné chacun de ses matches et ne s'était pas rendu coupables de coups bas et de vandalisme sur porte de vestiaire des soirs de défaites.

Le « grand » Barcelone entre dans cette catégorie lors de l'ultime boucherie fin Avril 2010 face à l'Inter de Milan. Les Nerazzuris avait remporté le match aller 3-1 sur leur pelouse avant de s'incliner 1-0 au Camp Nou malgré la duperie de Mr Fair-Play Busquets. Digne dans la défaite, le club Espagnol gâche les célébrations Milanaises en étant obligé d'arroser une pelouse cruellement sèche et à la limite de l'asphyxie (à partir d'1mn37 dans la vidéo à suivre), et qui plus est uniquement la partie de terrain où se trouvent les interistes … Classieux.


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Chacun sait qu'enchaîner les biscottes (même jaunes) sur une période réduite de matches entraîne une suspension. Alors pourquoi ne pas faire en sorte de prendre un carton volontairement afin d'être suspendu pour un match inutile et être sûr de participer aux matches à enjeux importants ? Les Lyonnais l'avaient bien compris en ne se privant pas de mettre des taquets gratuits en cinquième journée de Ligue Des Champions lorsque la qualification pour les tours à élimination directe était déjà acquise.
José Mourinho est bien plus subtil un soir de match face à l'Ajax :


Mourinhesque.
Sur la biscotte de Xavi Alonso, on peut voir Arbeloa qui n'a rien compris venir contester et rapidement maîtrisé par Raul Albiol.
Sergio Ramos, qui n'est pas à son premier carton rouge, quitte dignement la pelouse, sourire aux lèvres en empoignant même l'arbitre.

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Bien que ce rôle soit attribué à l'arbitre, il se peut qu'un joueur décide de stopper le jeu en poussant le ballon en touche pour permettre aux soigneurs d'approcher un joueur au sol. La morale fait qu'en jouant cette touche, l'équipe adverse remette le ballon à celle qui l'a poussé en touche.
Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. Et il ne faut pas se foutre de la gueule d'Anthony Réveillère.






 






 

 



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