Ils passent leur temps à se faire aligner par les attaquants
adverses, et pas toujours en finesse. Se prendre des minasses a 100km/h à 6
mètres du but, et le faire par choix … come on. Aussi certains se sont dit
« merde, j’en prends des tas chaque année, pourquoi je n’irais pas en
mettre quelques-uns ». De leur position il est évidemment difficile de
sortir sur un corner, bloquer la balle et partir balle au pied en contre (encore que vous verrez, ça arrive parfois). Leur
reste alors la solution des coups de pieds arrêtés offensifs. D’autres ont voulu jouer
les héros. Quelques secondes à jouer, un corner offensif, celui de la dernière
chance. Alors ils y vont dans l’espoir de marquer d’une tête rageuse ou encore
de laisser traîner le pied au bon endroit au bon moment. D’autres encore ne
l’ont même pas fait exprès. Mais de ces trois catégories, deux points
communs : ils sont gardiens et ont un jour eu la chance d’en claquer un,
faisant fi de la prétendue solidarité entre collègues.
Coups de pieds arrêtés :
Peut-être le moyen le plus « évident » pour
permettre à un gardien de but de marquer. Depuis qu’ils ne peuvent plus se
saisir de la balle à la main lors d’une passe en retrait, il convient pour eux d’avoir
un bon jeu au pied. Il n’est donc pas surprenant d’en voir certains exporter
leurs qualités de l’autre côté du terrain, pour tirer les coups francs
dangereux ou les penalties. Certains ont eu cette lubie favorisée par le
déroulement favorable du match, comme Jens Lehmann un soir de match contre
Saint Marin et désirant tirer le penalty pouvant offrir un 13e but à
la NationalMannschaft, puis finalement dissuadé par ses adversaires criant au
fair-play. D’autres sont réellement spécialistes de cet exercice car même si ça
paraît con, tirer des coups de pied arrêtés (même les penalties) est une affaire de spécialiste.
Rogerio Ceni :
Le patron des gardiens-buteurs, c’est lui. Son nom ne sonne
de cloche que chez les connaisseurs du football, mais Rogerio Ceni est bien le
gardien le plus prolifique face à la cage adverse dans l’histoire du football.
Dans sa longue carrière (il est passé pro en 1992 enchaînant de prime abord les
saisons en tant que 3e puis 2e gardien de Sao Paolo) il
est parvenu à inscrire (sur penalties et coups francs) plus de 100 buts, tous
pour le même club : Sao Paolo. Car Rogerio Ceni est l’homme d’un seul
club. Pourtant les propositions pour s’exporter en Europe n’ont pas manqué. La
plus marquant en 1998 lorsque l’Inter de Milan s’intéresse de très près à lui.
Partir en Italie lui aurait certainement donné le bagage nécéssaire pour
prétendre à s’installer durablement dans les cages de la Seleçao. Barré par
Dida d’abord puis par Julio Cesar, il ne compte que 17 sélections bien qu’il
fût retenu dans le groupe pour les
coupes du monde 2002 et 2006. En tant que 3e gardien, il est donc
aussi Champion du Monde.
Rogerio Ceni c’est une patte droite fantastique capable de
glisser amoureusement le ballon dans toutes les louffes brésiliennes. On
parlerait peut-être de « coup franc à la Rogerio Ceni » si on avait
pas déjà Platini pour ça (voir article précédent). Mais tirer les coups francs
et les penalties n’étaient « qu’une » valeur ajouté à ce gardien qui
aurait de toute façon fait carrière sans cela. Un excellent jeu au pied (sans
déconner), une bonne présence dans les airs grâce à son presque mètre 90, de
bons réflexes … Lorsque l’Inter est venu pointer son nez en 1998 c’était pour
ses talents de gardien et non de tireur. Toutefois, entre 2005 et 2007 il
inscrivit le total hallucinant de 47 buts.
Unanimement reconnu, il a gagné un grand nombre de
récompenses individuelles et collectives. 3 titres de champion du Brésil, 3
titres de l’état de Sao Paolo, deux Libertadores, une coupe Intercontinentale
et autres titres moins connus par nos frontières (la Recopa Sudamericana, la
Copa Conbemol …). A titre individuel il a remporté 6 fois le titre de meilleur
gardien du championnat brésilien, un titre de meilleur joueur du championnat
brésilien, une fois meilleur joueur de la Libertadores, un titre de meilleur
joueur de la coupe du monde des Clubs, deux fois footballeur brésilien de l’année
et même un nomination au ballon d’or.
Lors du camp d’entraînement pré coupe du monde 2006, avec la Seleçao, la
légende dit qu’il aligna 5 ballons sur les 16,50 mètres en déclarant qu’il
allait tous les envoyer sur la barre … Avant de tenir parole. Ce bruit a couru
dans la presse mais malheureusement aucune image ne vient étayer cela.
La vidéo est longue mais voici l’intégralité des buts de
Rogerio Ceni :
Hans-Jörg Butt:
Hans-Jörg Butt se fait découvrir en
marquant son premier penalty dans l'anti-chambre de la Bundesliga en 1996.
C'est l'année suivante, qu'il rejoint Hambourg et l'élite où ses aptitudes aux
coups de pied arrêtés feront même de lui le co-meilleur buteur de son club lors
de la saison 1999-2000 avec neuf réalisations. Il s'épanouit ensuite au Bayer
Leverkusen où après cinq saisons au top il est progressivement éclipsé par René
Adler. Il part alors effectuer une pige peu convaincante au Benfica Lisbonne
(seul club pour lequel il n'a pas fait trembler les filets) avant de prétendre
remplacer Oliver Kahn dans les cages Munichoises.
Lors de la saison 2003-2004, il transforme un
énième penalty face à Schalke04. Congratulé par ses coéquipiers, il remonte
doucement vers ses cages sans se rendre compte que le jeu a repris.
Un partout, balle au centre.
Butt est auteur de 26 réalisations en première division Allemande, une en Coupe D'Allemagne et Trois en coupes d'Europe. Il signe un triplé en 2010 (Championnat-Coupe-Super Coupe), il est à l'instar de Mickaël Ballack (forcément, ils jouaient dans le même club) assez poissard lors de la saison 2002 : Finaliste de la Ligue Des Champions, finaliste de le Coupe D'Allemagne, vice-champion d'Allemagne et malheureux finaliste (remplaçant) de la Coupe Du Monde. Il sera à nouveau finaliste de la Ligue Des Champions en 2010.
Butt est auteur de 26 réalisations en première division Allemande, une en Coupe D'Allemagne et Trois en coupes d'Europe. Il signe un triplé en 2010 (Championnat-Coupe-Super Coupe), il est à l'instar de Mickaël Ballack (forcément, ils jouaient dans le même club) assez poissard lors de la saison 2002 : Finaliste de la Ligue Des Champions, finaliste de le Coupe D'Allemagne, vice-champion d'Allemagne et malheureux finaliste (remplaçant) de la Coupe Du Monde. Il sera à nouveau finaliste de la Ligue Des Champions en 2010.
José Luis Chilavert :
Rogerio Ceni, Rene Higuita (on y revient après) et José Luis Chilavert. A
croire que marquer des coups francs en étant gardien est une spécialité
sud-américaine (les européens Butt et Ivankov ne tiraient que les penalties).
Avant d’être la propriété de Rogerio Ceni, le record du plus grand nombre de
buts inscrits par un gardien professionnel était la propriété du paraguayen
Chilavert. A la différence du brésilien toutefois, Chila (son surnom) a
également marqué pour son équipe nationale. Parmi les 8 buts inscrits pour la
Guarani, 4 l’ont été lors de la campagne pour le mondial 2002 (2e
participation de l’équipe à la phase finale).
Chilavert est longtemps resté le joueur emblématique du Velez Sarsfield. Il
a grandement participé à l’essor du club et à lui construire un début de
notoriété en Europe. Avec Chila dans les buts, le Velez remporte 4 championnats
(sur les 8 remportés par le club), la seule Libertadores de son palmarès et la
coupe Intercontinentale.
La France l’a découvert à l’occasion de la coupe du monde 1998. Capitaine
de sa sélection, Chilavert révèle les siens au monde en se hissant en 1/8e
de finale, sortant d’un groupe relevé avec l’Espagne, le Nigéria et la Bulgarie
avant de buter contre la France après un but en or de Laurent Blanc. Digne dans
la défaite, Chilavert releva un par un ses coéquipiers déconfits et pleurant
sur l’herbe de Bollaert.
Il participa également au mondial 2002. Malheureusement il n’eut pas l’occasion
d’inscrire un but lors de ces deux mondiaux, ne devenant pas ainsi le seul
gardien buteur en Coupe du Monde. Il est néanmoins le premier gardien de but au
monde à avoir inscrit un hat-trick (contre Ferro Carril Oeste en 1999).
Avant d’acquérir sa renommée en Argentine à Sarsfield,
Chilavert évolua pour le Sportivo Luqueno, le Club Guarani (champion du
Paraguay 1984), San Lorenzo, le Real Saragosse (ou il inscrivit un but) puis,
après le Velez, à Strasbourg (coupe de France 2001) où les supporters se
souviennent surtout d’un gardien avec 30 kilos de trop, et au Penarol (champion
d’Uruguay 2003) avant un ultime passage au Velez.
C’était également un personnage hors du terrain ou il
se révéla être un amateur de déclarations provocatrices sur des sujets aussi
large que le football, la politique de son pays et la place des femmes dans la
société. Il connut également une suspension après avoir craché sur Roberto
Carlos.
Ceci dit, une grande majorité de suiveurs se
souviennent de lui pour ses coups francs.
Exemples :
Il existe d’autres exemples de gardiens spécialistes
des frappes arrêtées. Rene Higuita notamment (plus de 40 buts en pro) dont les
tirs de coups francs et penalties ont beaucoup joué dans sa réputation de
gardien fou (El Loco était son surnom). Ses buts les plus marquants eurent lieu
lors d’une confrontation contre River Plate. Alors que son club a besoin d’un
but pour arracher la prolongation, Higuita l’inscrit d’un coup franc
magnifique. Lors de la prolongation, il inscrit le penalty victorieux pour son
équipe. Classe patron.
En Europe, seuls Butt dont nous avons déjà parlé et
Dimitar Ivankov se sont affirmés comme des spécialistes (mais uniquement des
penalties). Le bulgare compte une bonne trentaine de buts en pro pour le Levski
Sofia, Kayserispor et Bursaspor.
Les joueurs que nous avons vu là sont (ou étaient)
vraiment des spécialistes de l’exercice. Il arrive ponctuellement qu’un gardien
se décide à aller en tirer quelques-uns. Bernard Lama inscrivit ainsi deux buts
dans le championnat de France par exemple.
Toutefois, sortir de sa cage pour tenter de tirer un
coup franc est vraiment un apanage de spécialistes :
Les héros :
Probablement le rêve que caressent tous les gardiens du
monde. Leur héroïsme est reconnu parfois à l’occasion d’une séance de tirs aux
but où ils sauvent la mise pour leur équipe (mention spéciale à Helmut Dukadam)
mais être un héros de l’autre côté du terrain … Monter pour le dernier corner,
placer un coup de boule rageur ou laisser traîner son pied au bon endroit … Et connaître
la joie du buteur. Il est difficile de parler de « spécialité » pour
ceux qui marquent de cette façon, mais parfois ça arrive, et de temps en temps,
c’est vraiment marquant.
Peter Schmeichel :
Certains ne sont pas
spécialistes des coups de pied arrêtés. Certains ne profitent pas de
l'assistance d'un vent violent pour la mettre au fond. Il s'agit de héros qui
font basculer une rencontre à suspense, le gardien qui joue le tout pour le tout
en montant dans la surface pour placer sa tête sur un ultime corner ou
coup-franc. Peter Schmeichel était un de ceux-là, parfois au grand bonheur de
Sir Alex.
Variante de la tête, la
version acrobatique montrant toute la technique qu'aurait pu avoir Peter
Schmeichel s'il avait été attaquant. Peter
Schmeichel monte tellement aux avant-postes qu’il en finit hors-jeu.
En plus d'être ce garçon assez
excentrique (il n'hésite pas à taper la roue un soir de victoire en finale de
Ligue Des Champions), Peter Schmeichel était un gardien très brillant considéré
encore aujourd'hui comme le meilleur gardien de l'histoire de Manchester United
par ses fans, bien qu'ayant terminé sa carrière chez l'ennemi City.
United ne l’a d’ailleurs jamais vraiment remplacé (Massimo Taibi rules).
En plus d'être gardien buteur en club, il est également un des rares à l'avoir fait en équipe nationale. Pour sa 129ème et dernière sélection, il transforme un pénalty que ses coéquipiers le laissent tirer en échange des services rendus, notamment la victoire à l'Euro 1992, à la surprise générale puisque que le Danemark ne devait sa participation qu'au forfait de la Yougoslavie alors en proie à la guerre. Il est le record man des sélections au Danemark. Peter Schmeichel a inscrit 10 buts en carrière.
Gregory
Wimbée :
Il
aurait pu rester un gardien anonyme de L1. Pas mauvais mais pas une brute non
plus. On se serait souvenu de lui comme d’un gardien correct auteur d’une
longue carrière au palmarès quasi-vierge (As Nancy, Charleville, Cannes, Lille,
Metz, Grenoble, Valenciennes). Seulement voilà, Gregory Wimbée possède quelque
chose d’unique dans le championnat de France de L1. Il appartient à ce groupe
de gardiens héros d’un soir. Un soir de novembre 1996
alors que son équipe Nancéenne est menée 1-0 à Marcel Picot contre Lens, il
monte sur l'ultime corner dans l’espoir de profiter de sa grande taille pour
mettre la tête. Le corner est bien tiré. Le grand Gregory est au point de chute
mais sa tête est complètement dévissée. Pas grave, le centreur récupère et l’envoie
une nouvelle fois dans le paquet. S’en suit un cafouillage à la suite duquel
Wimbée frappe du droit en pivot. La balle est déviée et rentre. Gregory court
sur le terrain comme s’il venait de gagner la Coupe du Monde. Il est à ce jour
le seul gardien à avoir marqué un but dans le jeu (les penalties ne comptent
donc pas) en championnat de France.
Malgré ce point chèrement
acquis, Nancy sera dans la charrette à la fin de la saison et descendra en
Division 2, c’était bien la peine …
Comme Wimbee ou
Schmeichel, d’autres ont eu la chance de faire fructifier l’ultime corner pour
leur équipe. Et parfois même dans des situations à bien plus d’enjeu qu’un
simple match de championnat.
Lors de la Ligue des
Champions 2009-2010, le Standard a besoin d’un point contre Alkmaar pour
terminer 3eme de poule et jouer la Ligue Europa au printemps. Dans les
dernières secondes, alors que les hollandais mènent 1-0, le gardien belgo-turc
vient apporter le surnombre dans la surface adverse pour le dernier coup franc
du match. Il inscrit le but égalisateur et qualificatif d’une tête puissante
avant de courir en criant sa joie sur toute la longueur du terrain, pulvérisant
ainsi son propre record du 100 mètres. Sinan Bolat fût également un héros après
avoir stoppé un penalty décisif pour l’attribution du titre de champion de Belgique
contre Gand, à la 91e minute de jeu.
Andres Palop est dans un cas similaire. Alors que son équipe
de Séville a besoin d’un but contre Donetsk pour arracher une prolongation en Ligue
Europa, il monte sur l’ultime corner. Il place une tête sans sauter qui trompe
son adversaire. Séville arrache la prolongation puis la qualification et Palop
gagnera plus tard la compétition avec son équipe. Plus décisif que ça …
Ce but fût, dit-on, par la suite générateur de tension dans
l’effectif sévillan après que le gardien aurait proprement chambré l’attaquant Javier
Chevanton en lui disant que désormais, il (le gardien) a inscrit plus de
buts que lui (l’attaquant).
Par hasard :
Ils ne le font pas exprès. Un coup de vent, un rebond
favorable, un mauvais placement du collègue adverse et voilà qu’ils deviennent
buteur sans l’avoir réellement cherché. Si c’est une sorte de consécration pour
eux, ces images font généralement le tour des bêtisiers et ridiculisent souvent
le portier adverse. Nous nous arrêtons sur le cas Tim Howard, récent buteur en
championnat d’Angleterre.
Après sept saisons convaincantes en
Major League Soccer, Tim Howard rejoint en 2003 Manchester United et le
championnat Anglais qu'il n'a toujours pas quitté aujourd'hui. Malgré la
concurrence de Fabien Barthez, il se taille (par intermittence) une place de
titulaire chez les Reds Devils jusqu'à l'arrivée du grand Edwin Van Der Sar. Il
part ensuite à Everton où il fait désormais partie des murs. Au début de cette
année 2012, à la faveur d'un vent violent, il devient le quatrième gardien de
Premier League à planter son but. Il ouvre le score dans ce match d'un dégagement
de sa surface et profite de ce vent violent et de la position avancée du
gardien adverse.
A noter que par solidarité pour son adversaire, Tim Howard
ne célèbre pas son but, ce qui montre une certaine preuve de fair-play.
Il encaisse ensuite deux buts laissant les trois
points à Everton.
Malgré des bourdes récurrentes, Tim Howard a reçu plusieurs distinctions tout au long de sa carrière. Tim Howard est également atteint du syndrome de la Tourette, ce qui n’a absolument rien à voir.
L’Américain n'est pas le seul à qui ce bonheur a pu arriver. Comme à ce gardien Malaisien.
Malgré des bourdes récurrentes, Tim Howard a reçu plusieurs distinctions tout au long de sa carrière. Tim Howard est également atteint du syndrome de la Tourette, ce qui n’a absolument rien à voir.
L’Américain n'est pas le seul à qui ce bonheur a pu arriver. Comme à ce gardien Malaisien.
Si comme dans le cas de Tim Howard ainsi que
quelques autres, le vent peut apporter de bonnes surprises, ce n'est pas
systématiquemen t le cas.
Cas particulier :
Le cas Jorge Campos est à part dans le cercle restreint de
ces gardiens buteurs. Si en France on se souvient surtout d’un gardien aux
tenues bariolées, compensant sa petite taille par une détente et des réflexes
exceptionnels, au Mexique, les gens n’oublient pas qu’il débuta sa carrière
comme attaquant. Lors de la saison 89-90, frustré de sa position de gardien
numéro 2, il demanda à son coach, Adolfo Rios, d’être utilisé en tant
qu’attaquant. Il parvint à inscrire 14 buts lors cette saison, assez loin tout
de même du pichichi local Jorge Comas (26 buts).
Plus tard, après avoir acquis une place de gardien numéro 1,
il n’était pas rare que son entraîneur de l’époque au club mexicain de Pumas
fasse entrer le gardien remplaçant pour mettre Campos sur le front de l’attaque
lorsque l’équipe était menée. Entre les saisons 89-90 et 95-96 (7 saisons
pleines) pour les clubs de Pumas et Atlante, il réussit à marquer au moins un
but chaque année. Il terminera sa carrière en club avec plus de trente buts
inscrits, total respectable pour un gardien de but.
De plus Jorge Campos était un gardien renommé, classé 3e
meilleur gardien au monde pour l’année 1993. Il compte 130 sélections en équipe
du Mexique où il ne parvint malheureusement pas à inscrire le moindre but (ce
qui n’était pas son rôle, je vous l’accorde).
En attaque il était un joueur vif avec une bonne technique,
capable de gestes incroyables comme cette bicyclette avec son club d’Atlante. Il
reste l’un des meilleurs gardiens-buteur de l’histoire du football.
Mais rendons également grâce à ses qualités de gardien.
Alors certes, la reconversion de Campos est étonnante, pour
ne pas dire unique. D’ailleurs si certains lecteurs ont d’autres exemples d’un
joueur ayant débuté en pro comme attaquant avant de devenir gardien, lâchez des
noms, ça peut nous intéresser pour un prochain article.
Pourtant il n’est pas
étonnant de voir des gardiens avec une technique balle au pied supérieure à la
moyenne. Après tout, ils passent leur journée à observer les attaquants
adverses et il est vraisemblable qu’à force d’observation, ils puissent
acquérir une certaine vista qui ferait des ravages face au but. De plus, le
football moderne demande aux gardiens d’avoir un bon jeu au pied. Certains sont
même unanimement reconnus pour cela comme l’ancien gardien de Manchester United
Edwin Van Der Sar (qui faisait dans la sobriété, je vous l’accorde). Aussi, les
images montrant un gardien capable de se débarrasser du pressing adverse par un
dribble couillu se multiplient. Pascal Olmeta était capable de sortir balle au
pied à plus de 50 mètres de son but, d’éliminer un ou plusieurs joueurs avant
d’orienter correctement le jeu. Ce genre de montées rageuses (comme peuvent
faire les défenseurs centraux) furent beaucoup pour son immense renommée du
côté de Gerland. Je ne suis néanmoins pas bien sûr que ses entraîneurs
appréciaient réellement cela.
Un exemple de Joga Bonito au Mexique :
Attention toutefois à ne pas trop faire le kéké, au risque
de se brûler les ailes et condamner
stupidement son équipe.
Oliver Kahn :
Oliver Kahn est l'un des plus
brillants gardiens que nous ayons pu connaître. Il effectue ses sept premières
piges dans les cages du club de sa ville de naissance Kalsruhe où il ne
remportera pas la moindre distinction. Il rejoint ensuite le Bayern du Munich
où il glanera pas moins de 23 titres dont la reine Ligue Des Champions en 2001
plus un titre de champion d'Europe Des Nations (sans jouer) en 1996 ainsi que
23 distinctions personnelles. Il fait partie des cinq seuls gardiens de but
ayant été sur le podium du Ballon D'Or et ce deux années consécutives.
Le 3 Mars 2001 alors que son équipe est menée 3-2 à Rostock, à la faveur d'un dernier corner pour arracher le point du match nul, Oliver Kahn prend le risque d'aller apporter le surnombre dans la surface adverse.
La vidéo est de piètre qualité. On ne voit rien à vitesse réelle, mais le ralenti est flagrant.
Il récoltera naturellement sa
biscotte pour cela. Il en plaisantera plus tard, disant qu'il pensait que
« le gardien de but peut jouer le ballon dans la surface de réparation
avec sa main ».
Au début de sa carrière, lors d'une réception permettant la récolte de fonds pour une œuvre de charité, Kahn lança le défi que pour chaque tir au but marqué par les invités (sous-entendu avec lui entre les poteaux), il donnerait de sa poche 500 Deutsche Mark. Nous savons juste de cette anecdote que très peu d'argent fut versé.
Au début de sa carrière, lors d'une réception permettant la récolte de fonds pour une œuvre de charité, Kahn lança le défi que pour chaque tir au but marqué par les invités (sous-entendu avec lui entre les poteaux), il donnerait de sa poche 500 Deutsche Mark. Nous savons juste de cette anecdote que très peu d'argent fut versé.
On termine par une petite compilation de gardiens
buteurs. Avec en prime à 1.22 minutes le gardien qui pète un plomb en se disant
« allez tous vous faire foutre, je vais marquer mon but ».
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